Un AVA2C en France, c’est possible !

Qu’est-ce qu’un AVA2C ?

AVA2C est un Accouchement Vaginal Après 2 Césariennes.

Oui oui, c’est possible. En France, aussi, c’est possible même si c’est peu courant.

Pour tenter un AVA2C, il faut bien se préparer, tant physiquement que psychologiquement.

Il est important pour moi de vous informer qu’au Québec, l’AVA2C n’est pas aussi rare qu’en France.

Je me pose une question que je souhaite vous partager : les femmes françaises sont-elles différentes des femmes québécoises ?

En tant que doula, je peux être une des personnes pour vous accompagner sur votre chemin d’AVA2C mais je peux aussi vous orienter vers des professionnels qui complèteront mon accompagnement.


Vous trouverez dans cet article, différents témoignages de femmes ayant complété leur AVA2C.

J’espère que ces témoignages vous aideront dans VOTRE décision, vous donneront de l’espoir et du réconfort.

Oui, c’est possible !

En France, aussi, c’est possible !


En 2019, Gaëlle, 41 ans a complété son AVA2C à Paris (75) à 40+3, 27 mois après sa deuxième césarienne.

Elle avait déjà tenter l’AVAC qu’elle n’a pas pu compléter car « elle avait fissuré la poche des eaux mais le travail ne s’est jamais vraiment lancé. Donc le col n’a pas bougé et je ne pouvais pas être déclenchée donc au bout de 48h à la maternité, la décision de la césarienne a été prise. »

Lorsqu’elle tente l’AVA2C, elle a une cicatrice de césarienne classique. Tout va bien pour maman et bébé lors de la grossesse.

Elle a été suivie par la gynécologue tout au long de sa grossesse qui a bien pris en compte son désir d’Ava2c en lui exposant bien sur les risques aussi. Elle n’a eu l’accord qu’au début du 9e mois après que son dossier ait été présenté au conseil des médecins de l’hôpital. « Le coup du fil de mon médecin pour m’annoncer la nouvelle a été incroyable, je n’en revenais pas, j’étais si heureuse! »

Le papa a tout de suite adhéré au projet de l’AVA2C et il a même été d’un grand soutien. Elle n’a pas ressenti le besoin de faire appel à une doula, ni pendant la grossesse, ni lors de l’accouchement.

Pourquoi vouliez-vous tenté un AVA2C et non pas une césarienne programmée ?

« Parce que déjà pour ma dernière grossesse, je ne voulais pas d’une date programmée pour la naissance de ma petite fille mais au contraire la laisser choisir son moment. Tellement mieux pour le bébé et même pour la maman!

Et j’avais beaucoup souffert lors des suites de couches pour ma 2e césarienne, je ne voulais pas d’une 3e opération car c’est très lourd physiquement et compliqué de s’en remettre. Alors que les suites de couches après mon AVA2C étaient tellement faciles!

Enfin pour ma première grossesse je rêvais d’un accouchement physiologique. Donc après mes deux césariennes, j’avais encore le désir de connaître un accouchement par voie basse, de vivre ce moment unique. »

Comment vous êtes-vous préparée lors de votre grossesse pour l’AVA2C ?

« Beaucoup de sophrologie et de méditation, quelques lectures, du sport pour rester en forme jusqu’au bout (yoga et piscine). Du temps pour moi. Acupuncture et ostéopathie aussi. Par contre niveau sommeil c’était la cata! »

A 40+3, Gaëlle complète son AVA2C et accueille son bébé. Elle n’a pas été déclenchée.

Son travail s’est déroulé ainsi : « Début de latence un vendredi soir, début du travail le lundi soir 19h, accouchement à 13h le mardi donc en tout je dirais 3j de latence et 18h de travail »

Ce qui lui a permis de compléter son AVA2C : « La préparation mentale (avec notamment la sophrologie), la connexion non stop avec ma puce, le fait de lui parler, le soutien de mon chéri, le soutien de l’équipe médicale qui a été au top! »

Quels conseils pouvez-vous donner aux femmes qui souhaitent tenter un AVA2C ?

« De bien se préparer, physiquement et mentalement beaucoup aussi, de prendre du temps pour elles, de prendre soin d’elles, de se faire aider au maximum avec leurs enfants pour être dans les meilleures conditions possible. D’être en confiance avec les équipes médicales aussi, si cela se passe dans une maternité afin de réduire les causes de frustrations ou énervements éventuelles les jour J pour être dans les meilleures dispositions possibles. Le soutient de groupe Facebook ou autres aussi je pense est important. »

« Croyez en vous les mamans, vous êtes pleines de ressources et beaucoup plus fortes que vous ne le pensez, c’est vous qui savez ce qui est le meilleur pour bébé et vous alors faites vous confiance 🙂 »

Mille mercis Gaëlle pour ton partage, plein d’amour à toi et ta famille.


A Tarbes : 13 septembre 2021…

Je trouve donc un instant après avoir retrouvé mes 2 grands qui m’ont cruellement manqués car la famille n’a pas trop joué le jeu, et la seule personne qui a pu m’accompagner à souffert d’une rage de dents pendant les 4 jours qui viennent de passer. Mon papa a été présent avec moi et c’est du coup devenu la seule personne autorisé à rentrer dans l’hôpital pour me visiter mais il n’a pas pu faire plus que d’assister à cet nuit merveilleuse et pourtant douloureuse. Le travail a commencé pour moi dans la nuit de dimanche à lundi vers 4h du matin, avec latence, des contractions parfois aux 3 minutes parfois aux 20 minutes. J’ai laissé passé la journée et suis allée rencontré ce gynécologue atypique, qui j’ai appris plus tard être titulaire dans un hôpital d’une autre région. Ma crainte était qu’il décèle ma latence pendant la consultations mais il n’en fu rien. J’ai exposé ma situation, utérus bicicatriciel, pas de suivi pour éviter les angoisses inutiles. Il m’a demandé sans espoirs si je souhaitais faire des analyses et un examen vaginale, sa seule réponse à mon refus était qu’il s’en doutait. Il avait déjà clairement comprit que j’avais l’intention d’accoucher chez moi sans que je ne le précise. Nous avons donc convenus de fixer une date pour une possible césarienne programmé si ma fille n’arrivait pas avant d’elle même. Je suis repartie après lui avoir demandé une écho car je souhaitais au moins connaître la position de mon bébé, ce dont je n’étais pas très sûre. Je rentre donc et reste en latence jusqu’à 1h du matin je crois où les choses se précisent. Contractions régulières et douloureuses, je sais que ce sera cette nuit là. Dans la fatigue, et après un énième passage aux toilettes, je déclenche un saignement de nez qui se stoppe assez vite. Je vais à la douche pour calmer un peu car je ne peux même pas me reposer entre chaque contractions et l’application me targue de partir au bloc accouchement mais je continue de croire en moi. Je vais pour sortir de la douche et finalement c’est un geizer qui sort de mon nez, des caillots gros comme des règles, je m’inquiète de tourner de l’œil et de ne pas pouvoir y arriver car ce saignement dure depuis 10 minutes. Je préviens mon papa donc qui souffre déjà mais qui est le seul à pouvoir me mener. Nous partons et j’appelle le bloc pour les prévenir car je sais qu’ils n’ont rien dans le dossier. Lorsque j’arrive à la salle d’examen, je me retrouve à négocier tout et n’importe quoi avec la sage-femme, aller fumer ma clope par exemple, ne pas faire d’examen vaginale parce que je ne veux pas que ça accélère le travail et avoir le cœur lourd d’une réussite qui aurait été possible en partant en césarienne. Je demande de ne pas appeler de suite le médecin car j’apprends qu’il n’est pas encore là et j’ai peur que le scenarios des précédents accouchement se reproduise. Je demande aussi s’il fait des agrafes ou des points, s’il coupera le cordon aussi sec sorti. Et d’autres questions à l’encontre toutes l’une des autres. Je suis monitorée et évidement le sketch commence, bébé bouge tellement qu’on perd souvent le cœur, je panique intérieurement qu’on me passe en urgence pour tachycardie fœtale… mais il n’en ai rien la sage femme reste calme et tente de me faire changer d’avis chaque fois en incisant la peur et en me disant qu’on est jamais au courant des cas de mort de rupture utérine et tout ça et tout ça. Je ne cède pas, au bout d’un moment elle me dit que je n’ai plus le choix qu’elle voit bien que je suis en travail avancée et que si je veux rentrer chez moi en signant une décharge, elle préfère que je sache où j’en suis pour prendre une décision éclairée car si mon col n’a pas bougé je prendrais des risques inutiles. Évidemment mon saignement de nez s’est arrêté net en arrivant en salle d’examen. Je suis donc à 6, et je la laisse appelé le gynécologue car c’est après sa déclaration de vive voix du risque encourue que je pourrais partir en signant la décharge si je le décide. Et puis il arrive, et la sage femme me regarde avec un air coquin, lui entre me disant « coquine », je suis sur le cul littéralement et émotionnellement ! Je ne comprend rien, je suis presque de nouveau en larmes, mais il me dit « J’ai réfléchi et en venant j’ai décidé de vous laisser essayer car vous avez décider de vous mettre en sécurité et puis votre travail est bien avancé donc j’ai pris un livre, mais il faut que ça bouge toutes les heures et pas de risque avec le cœur de bébé sinon on prend la décision de sauver tout le monde OK ? “ décharge d’ocitocyne, je pleure de joie et je répond OK !Je passe en salle de travail, ma petite sage femme aux yeux de cocker comme j’apprendrais plus tard que son amoureux l’appel, me dis « je crois que vous vouliez pas la péridurale ? » « euh non moi l’anesthésiste m’avait juste dit que césa programmée c’était rachi donc je croyais que je serais obligée » et elle me dit que non que je peux continuer comme ça. J’ai le droit à un ballon, c’est chouette mais inutile, ça fait même rallonger le col, je suis repassé à 4. Donc elle me propose de me coucher sur le côté car c’est comme ça que j’ai le mieux gérer les contractions, elle me met les jambes dans une positions pour tenter de faire éclater la poche toute seule de manière à ce que le travail continue de progresser, elle me fait de l’acupuncture, et même si la poche ne rompt pas le travail persévère je suis repassé à 6, mais ça ne bouge plus pendant un petit moment, elle me propose de percer ce que j’accepte car je veux réussir, de la elle appelle sa collègue pour maintenir le cordon à l’intérieur pendant qu’elle perce car elle ne veut pas tout faire foirer. C’est un moment inconfortable mais je suis calme et dans l’espoir que tout fonctionne. Le travail reprend de plus belle, je passe à 8 et à 9 en quelques minutes. Les contractions sont insoutenables, mais je me fais motivée car je ne peux plus avoir la péri, j’ai le droit à un peu de gaz hilarant, autant dire que j’ai passé la bouteille d’un quart, j’ai mal mais je m’en fou. Vient le moment de pousser et je suis obligée d’être debout, car je me dit que sans apesanteur bébé ne descendra jamais, ça marche mais c’est horrible. Les sages femmes me motivent, mon papa sur son fauteuil assiste impuissant avec sa rage de dents, il parvient parfois à m’encourager, des mots qui m’aident. Je ressens tout dans les fesses et je pousse, vient la désespérance, je crie que je n’y arriverai pas 3 fois et puis elles me disent de toucher la tête, ça ne me motive pas plus mais j’ai peur de la perdre alors dans les derniers efforts de mon cerveau je pousse comme une dingue et je sens son corps passer et là c’est ouvert en moi quelque chose, c’est merveilleux ce sentiment… j’ai réussi. Nous l’attrapons ensemble avec les sages femmes, nous sommes emmêlés entre mes fils du monitors, et je ne sais plus et le cordon, c’était drôle ce moment !! Mais on proclame toutes ensemble que j’ai réussi. Énorme soulagement pour tous, ceci est totalement inhabituel chez eux dans cet hôpital, toutes l’équipe à eu très peur et je l’apprend mais ils ont choisi de me faire confiance car j’ai quand même rappelé quelque réussite d’avac et d’avaXc récentes. Je suis une pionnière chez eux, cela m’est concédé. J’apprends en demandant s’il a fallu coupé que je me suis déchirée seule, second degré, nous sommes en peau à peau, et je suis quand même fière de moi, elle me demande si elle peut couper le cordon, je répond que s’il ne bat plus je suis d’accord, elle me montre avant de clamper, par contre je n’ai pas eu envie de couper, j’étais déjà mal à l’aise avec cette idée tout du long de ma grossesse. Et puis, dans la douleur j’accepte l’ocyto de synthèse pour expulser le placenta, j’ai un peu les boules mais je reste dans ma joie pour éviter toute complications. Je me dis que c’est le jeu d’avoir céder à la panique du saignement de nez et vie la délivrance. Je demande de pouvoir l’observer quand même, c’est la 1ere fois que je vois ça, l’image restera gravée en moi, je suis émerveillée par l’ultime chakra que je vais devoir abandonner sous mes yeux. Après vérification, ma petite sage femme l’emmène en partant chercher le matériel pour me recoudre. Je demande si c’est vraiment nécessaire car j’aurais préféré cicatriser seule, et lorsqu’elle effleure les parties déchirée elle arrive grâce à mes sensations à me faire comprendre que oui c’est nécessaire car une déchirure est à côté d’une veine et que pour ne pas qu’elle éclate il vaut mieux recoudre. Je cède encore, de toutes façons j’ai réalisé mon rêve, à côté ce n’est qu’un détail. Je laisse donc mon enfant partir pour faire les soins, et je ressens le besoin de vider le reste de la bouteille de gaz hilarant car je ne supporte plus qu’on me touche, le pshitt anesthésiant n’est aucunement efficace, je me sens partir avec mais je tiens pour ma fille que j’entends pleurer de loin en même temps que les demande de la sage femme, « s’il vous plaît enlevez votre main, ce serait bête de partir en anesthésie pour ça, s’il vous plaît ouvrez les cuisses Julie », en réalité je ne ressentez rien grâce au gaz hilarant mais je n’arrivait plus à lâcher prise quand a la peur de la douleur, mon corps tremblait tout entier mais de peur que pour des détails tout s’arrête, ces instants sont durs psychologiquement, mais cela s’arrête assez vite. Ma poupette m’est restituée et je patiente les 2 heures de surveillance, 2heures de béatitudes avant de remonter en chambre, j’oublie tout et m’endors presque avec elle que tente de mettre au sein malgré ma fatigue et son choc d’être parmi nous, elle est tout de même calme et me regarde avec des yeux de remerciements alors que c’est moi qui la remercie de m’avoir consolée des césariennes. Nous remontons en chambre et la suite de séjour sera frustrante malgré une équipe merveilleuse, bienveillante et pleine d’attentions. Beaucoup de négociations pour sortir ce vendredi matin au lieu de samedi. D’un côté il y a cette ambivalence qu’en plus des 2 césariennes avec des séjours vraiment pourris celui la soit si agréable et qu’il faille quand même que je ressente cet enfermement et la privation de mes 2 aînés. Avec le recul, je sais que finalement césarienne ou voix basse, le sacrifice d’ amour maternel reste le même et les douleurs m’auront été équivalentes en suites de couches. Je crois qu’on a chacune ses besoins et son histoire à faire avec la maternité. Cette réussite est une nouvelle page pour moi en tant que femme et mère. Je suis très fière et je me sens une vraie guerrière !J’espère que mon histoire vous donnera du courage et à être têtues pour celles qui y croient, car le gynéco est passé me voir en chambre alors qu’il n’y en avait pas besoin vue que je n’ai eu aucune complications et il m’a remerciée en me disant qu’il recommencerai et avec le même discours lors de la rencontre avec les mamans dans le même cas, pour accepter à celles qui en auront la force par leur ténacité de caractère ! Alors faites vous confiance, et choisissez ce qui vous parait le mieux à faire à l’instant T, l’instinct ne trompe pas. Et je préfère me savoir en vie et avoir réussi sous surveillance plutôt qu’effondrée dans la douche avec un bébé en difficulté dans les bras et du sang de nez partout sur tout le carrelage. Merci à celles qui m’auront lue d’être arrivée jusqu’à ce point, merci à toutes celles qui ont partager leur récit de m’avoir prouvé qu’on en est capable. Je pourrais maintenant le prouver à d’autres ! Amour à vous la sororité !


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